Gabonaises, Gabonais, Mes chers compatriotes,
En ce jour solennel où j’ai l’honneur de m’adresser à vous à l’occasion du nouvel an, il me paraît important de commencer par rendre grâce au Dieu tout puissant. Car, c’est par lui que le Gabon, notre chère Patrie existe et surmonte quotidiennement les obstacles de notre ère.
Nous devons résolument nous inspirer des Saintes Écritures qui prônent l’amour, l’unité et la paix entre les filles et les fils d’une même Nation.
Elles nous enseignent le pardon et le partage, nous révèlent les comportements vertueux qu’une Nation doit observer pour vivre dans le bonheur, la paix, la santé, et la prospérité.
L’année 2023 qui s’achève a été une année charnière dans notre marche vers la félicite d’un Gabon nouveau. Les forces de Défense et de Sécurité ont unanimement décidé de ne pas cautionner la forfaiture électorale.
Elles ont pris leur responsabilité aux yeux du peuple gabonais, de la communauté internationale et respecté le serment de protéger la Nation contre la dictature et la corruption en mettant fin à un régime à bout de souffle et dont les pratiques nous auraient conduit inévitablement vers le chaos.
Le coup de la libération a été salué par l’ensemble de la population. Par cette adhésion, elle a tenu à être en harmonie avec les paroles de notre hymne nationale ; socle de notre vivre ensemble.
Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ouvre ainsi une période de transition politique dans notre pays. Parvenu à cette étape, je voudrais réitérer ma profonde gratitude au peuple gabonais pour son soutien enthousiaste au coup de la libération.
C’est aussi l’occasion pour nous de faire une rétrospection pour d'apprécier, sans complaisance, les actions réalisées, d'apporter les rectificatifs qui s’imposent et surtout, de nous projeter vers le futur afin de relever les prochains défis de notre destin commun.
Mes chers compatriotes,
Il est cependant trop tôt pour procéder à une distribution de bonnes ou de mauvaises notes aux uns et aux autres. Toutefois, nous pouvons tirer une juste satisfaction du bout de chemin parcouru par l'exécutif.
En effet, en 4 mois d’exercice, nous avons engagé des réformes structurelles qui facilitent l’accès à l’éducation, à la formation et à la santé.
Celles-ci réduiront l’évasion fiscale et la corruption, tout en favorisant l’équité sociale.
J’ai pris la responsabilité de restituer le fonds gabonais d'investissement stratégique au ministère de l’économie et de mettre fin à la délivrance du visa d'opportunité par la Présidence de la République dans le but d’apporter plus de transparence au sommet de l’Etat
En seulement 4 mois, la dette du Gabon a été payée et sa crédibilité auprès des bailleurs de fonds restaurée.
En seulement 4 mois, nous avons remis le pays au travail et lancé les travaux de voirie dans les grandes villes. A ce jour, ce sont 413 km de route qui ont été revêtus en bitume, en béton bitumineux et en pavé.
En seulement 4 mois, nous avons mis à disposition 8 900 postes budgétaires au profit des enseignants, des personnels de santé, des professionnels des médias publics et des forces de Défense et de Sécurité.
De même, nous avons levé le gel des recrutements, des avancements, des reclassements, et relancé les concours d’entrées dans les grandes écoles.
Nous avons opté pour la préférence nationale dans l’attribution des marchés publics inférieurs ou égal à 150 millions de FCFA.
En seulement 4 mois, nous avons considérablement réduit le train de vie de l’Etat. Ces efforts se sont matérialisés par le renoncement de mon salaire de Président de la République, la réduction de l’effectif des membres du gouvernement la réduction du salaire des parlementaires et de leur nombre et par une meilleure maîtrise de la dépense publique.
L’accent doit être mis sur le quotidien des gabonais. Nous avons la responsabilité d’apporter plus de richesse dans les familles gabonaises. Les Gabonais méritent une plus grande considération et aspirent à un mieux-être. Et ma responsabilité en tant que Président de la République est de veiller au bien-être des populations gabonaises.
C’est pourquoi j’instruis le ministre du pétrole et du gaz de prendre toutes les dispositions administratives et techniques nécessaires afin qu’à compter du premier janvier 2024 le prix du gaz en république gabonaise soit revu a la baisse.
Gabonaises, Gabonais, Mes Chers compatriotes,
Notre nation doit être le reflet de la multitude d’ethnies, de tribus, de dialectes et de groupes ethnolinguistiques qui la composent.
En parcourant nos différentes provinces, j’ai compris que notre histoire est profondément inscrite dans nos gènes. Notre Nation est plus que la somme de ses différences, et à partir de plusieurs, nous ne sommes qu’un.
Notre combat fondamental est de consolider notre vivre ensemble et cela passe résolument par un changement de paradigme. Pensons ‘’Gabon d’abord’’, pensons à la communauté et à ce qui nous rassemble avant d’œuvrer pour nos intérêts individualistes.
Gabonaises, Gabonais, Mes Chers compatriotes
Nous ne pouvons pas tout faire dans les 100 premiers jours, ni dans les 1 000 premiers, ni même pendant toute la durée de la Transition, voire même pendant toute notre vie sur terre, mais nous pouvons commencer.
Commençons par la restauration de nos Institutions. Pour ce faire, deux choses sont essentielles ; le dialogue national qui sera convoqué dans les prochains mois et la nouvelle Constitution qui sera élaborée par la constituante et adoptée par voie référendaire.
En prévision au dialogue national, et parce que l’avis et la participation de tous sont nécessaires, un appel à contribution citoyenne avait été lancé. Je me réjouis du grand nombre des contributions reçues. Cela témoigne de la vitalité de la réflexion des gabonaises et des gabonais ainsi que l’envie brûlante de tous, de participer à la construction de l'édifice ‘’Gabon’’.
Mon ambition est de faire du Gabon un pays modèle dans tous les sens du terme et dans tous les domaines possibles.
C’est pourquoi, en harmonie avec l'ordre des architectes gabonais, nous avons envisagé la construction de la ville éblouissante et fière qui respectera les normes environnementales, et sera digne des plus grandes capitales modernes.
En attendant la matérialisation de ce projet, le gouvernement poursuivra le programme de construction des logements sociaux adaptés aux réalités des gabonais et mènera à termes ceux inachevés.
J’ai instruit le gouvernement de poursuivre l'extension et le développement du réseau routier national par la réhabilitation de l'existant et la construction de nouvelles routes.
Dans la même lancée, pour ce qui est de la problématique de l’emploi, j’ai également ordonné d’inviter les entreprises de tous les secteurs à doubler leur production, ainsi elles pourront augmenter leur capacité à recruter.
C’est l’occasion de souligner que le modèle économique d’une fonction publique seule pourvoyeuse d’emploi n'est plus adaptée à nos Etats. Nos jeunes doivent cesser de rêver d'être fonctionnaires et privilégier l'entrepreneuriat. Sortons des idées reçues qui consistent à penser que les petits métiers avilissent l’homme.
Au contraire, ce sont eux qui portent la société vers la croissance et le développement.
Afin de soutenir l'entrepreneuriat, le gouvernement devra me soumettre très rapidement les conditions de création d’une banque nationale de développement, pour l’entreprenariat des jeunes, capable d’accompagner les PME-PMI à travers les 9 provinces.
Dans l’optique d'augmenter nos recettes, nous avons décidé de faire valoir les droits de préemption de l’Etat pour le rachat de la société pétrolière Assala. C’est un acte de grande portée nationale qui permettra à la République de marquer sa souveraineté dans le secteur pétrolier poumon de notre économie.
De même, j’ai instruit le chef du gouvernement de mener une réflexion sur les conditions d’application de la taxe sur la contribution foncière unique. Celle-ci permettra de financer le développement des collectivités locales.
En matière de sécurité sociale, la poursuite de l’amélioration de la qualité des prestations et la modernisation du fonctionnement des organismes de sécurité sociale est en marche. Et je voudrais particulièrement m’adresser à mes pères, mes mamans, mes ainés qui ont été valeureusement admis à faire valoir leurs droits à la retraite.
Je suis témoin des difficultés auxquelles vous êtes confrontés au quotidien et je prends l’engagement, dès aujourd’hui, de payer les rappels de vos pensions, d’ici le mois de février 2024.
L’envol que nous voulons pour notre pays nous commande la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale et d’un nouvel aéroport à ANDEM. Pour ce faire, les études techniques de ces projets sont en cours.
Par anticipation, le gouvernement mènera des travaux d’extension et de mise aux normes de toutes les pistes aéroportuaires de l’intérieur du pays.
A ce titre, j’annonce que les aéroports de Makokou et d’Oyem seront les étapes de départ de ce projet de restauration.
Mes chers compatriotes
J’entends faire de la promotion des droits humains un axe majeur de cette transition. Je veux œuvrer à construire un Gabon sans distinction de race, de sexe, de nationalité, d’origine ethnique, de langue ou de religion.
C’est pourquoi ’année 2024 qui commence sera mise sous le sceau d’une prospérité partagée et d’une plus grande humanité. Aussi, j’envisage la libération de 1 000 prisonniers sous les conditions prévues par la loi.
Par ailleurs, la protection des biens et des personnes restera une des préoccupations majeures. J’attends de nos forces de Défense et de Sécurité qu’elles soient responsables, au service du peuple et de la paix, comme elles l’ont été le 30 août dernier.
Mes Chers compatriotes,
Je voudrais vous adresser chaleureusement mes vœux de bonheur, de paix, de santé, de prospérité et de longévité.
Puisse l'éternel notre Dieu, le Très Haut, le Maître des temps et des circonstances dans sa grande et profonde bonté continuer de veiller sur notre cher pays le Gabon.
Bonne et heureuse année 2024 !
Peuple Gabonais,
Unis dans la concorde, c’est enfin notre essor vers la félicité
Honneur et fidélité à la patrie
Je vous remercie !